Communauté de pratique de CGLU sur le logement : Évaluer des moyens pour faire progresser le droit au logement au lendemain de la pandémie

La Communauté de pratique de CGLU sur le logement s’est réunie le 22 mai dernier pour mettre en commun les initiatives face au COVID-19 menés par plusieurs villes signataires de la Déclaration « Villes pour le logement convenable ». La réunion a permis d’explorer des défis communs et des politiques mises en place ces derniers mois. Elle a fourni aussi une plateforme de réflexion sur le logement au lendemain de la pandémie, y compris des moyens à la portée des pouvoirs locaux d’affirmer sa fonction sociale et de faire progresser des stratégies basées sur les droits. La réunion s’est tenue dans le cadre de la série #BeyondTheOutbreak de CGLU (qui a déjà tenu une réunion consacrée à cette question le 1er avril dernier) et a été co-organisée par la Commission Inclusion Sociale, Démocratie Participative et Droits Humains de CGLU et la ville de Barcelone. L’enregistrement de la réunion est disponible ici et un rapport plus détaillé peut être trouvé ici.

La réunion a réuni comme intervenants des représentants locaux responsables du logement de Barcelone (la conseillère au logement Lucía Martín), de la ville du Cap (le conseiller Xolani Sotashe), de Paris (le maire adjoint au logement Ian Brossat), de Rivas Vaciamadrid (le conseiller au logement José Luis Alfaro), de Londres (le maire adjoint au logement Tom Copley), de Montréal (l’élu responsable de l’habitation, de la stratégie immobilière et des grands parcs Robert Beaudry) et de Valence (la conseillère au logement Isabel Lozano) ; ainsi que le président intérimaire de Plaine Commune et co-président de la CGLU-CISDPDH Patrick Braouezec ; la directrice mondiale de l’initiative Make The Shift et ancienne Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur le droit au logement Leilani Farha ; ainsi que la secrétaire générale de CGLU Emilia Sáiz.

Un point de rencontre pour les gouvernements locaux afin de mettre en commun des défis partagés et des politiques émergentes en matière de logement

Les représentants locaux ont convenu d’identifier plusieurs questions liées au logement comme des facteurs clés à prendre en compte pour faire face à la crise sociale causée par le COVID-19. Toutefois, nombre de ces facteurs n’ont été exacerbés qu’au cours de ces derniers mois, leurs causes profondes étant antérieures à la même pandémie. Selon Leilani Farha, « la crise a mis en évidence des défis qui étaient déjà un problème avant l’épidémie, tels que le sans-abrisme, l’incapacité à payer les loyers, les expulsions ou la financiarisation ».

Comme le montre le rapport de la session, les priorités de villes se sont concentrées sur la protection des résidents les plus vulnérables, la mise en place de solutions d’urgence pour loger les personnes sans abris ou aider les résidents à payer leur loyer en cas de baisse de revenus. Les gouvernements locaux ont montré leur capacité à s’adapter rapidement à cette nouvelle situation et à mettre en place des réponses d’urgence même s’ils ont dû surmonter de sérieuses limitations, telles que le manque de parc de logements sociaux, de capacités réglementaires ou de financement. Même si ces politiques ont été mises en place dans des circonstances extraordinaires, les Villes pour le logement aspirent maintenant à les consolider dans la période à venir, car la crise a montré clairement le lien vital et l’interdépendance du droit au logement avec les autres droits humains, y compris le même droit à la vie.

Aborder les impacts de COVID-19 sur les systèmes de logement locaux et stimuler la mise en réseau des villes en matière de logement pour le #BeyondTheOutbreak

La COVID-19 déclenche d’autres types de transformations qui ouvrent une fenêtre d’opportunité pour revendiquer la fonction sociale du logement. Comme le rappelle le rapport de la session, ces transformations comprennent une chute soudaine des réservations de logements locatifs de courte durée dans les plateformes d’hébergement touristique comme l’Airbnb, ou la transformation d’espaces de bureaux en unités de logement. Les villes sont désireux de trouver des moyens de tirer profit de cette situation tout en conservant les conditions du logement adéquat, et afin d’augmenter l’offre de logements abordables. La coopération et l’échange de connaissances entre les gouvernements locaux sont considérés comme essentiels dans ce contexte.

La reconquête de la fonction sociale du logement face à ces transformations n’est qu’une petite partie du tableau plus large dessiné par les villes participants à la rencontre de la Communauté de pratique. En effet, elles estiment que la coordination entre les villes et avec d’autres acteurs internationaux pourrait également contribuer à sensibiliser au rôle clé du logement dans lendemain de la pandémie. Des propositions à cet égard ont été partagés dans des domaines tels que la nécessité de stimuler la construction de nouveaux logements sociaux ou de remodeler les relations entre les gouvernements et le marché immobilier. Le travail en réseau sur le logement autour de CGLU, la CISDPDH et l’initiative Make the Shift sont appelés à jouer un rôle majeur dans l’accomplissement de cette mission, en aidant à placer le droit au logement au centre de la conversation sur la reprise du COVID-19 et le développement durable.

Si vous souhaitez vous joindre à ce travail ou à la Déclaration des villes pour le logement convenable, rendez-vous sur citiesforhousing@uclg.org

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